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mercredi 3 juillet 2013

La culture et l'Art


« Une des définitions possibles de la culture, « la claire conscience de la préciosité du temps ». L'homme cultivé n'a jamais trop de temps, il n'en a jamais assez pour tout ce qu'il y a à lire, à voir, à entendre, à connaître et à aimer. L'intelligible, par son énormité, est incommensurable à son intelligence. L'existant, par son immensité, est sans rapport de proportions avec sa soif de connaissance et les possibilités de sa mémoire. L'aimable, par son infinitude, outrepasse de toute part son amour. A tout moment il doit faire des choix, c'est à dire renoncer à des chemins, à des livres, à des études, à des admirations et à des distractions. Et ce qu'il est, autant que par ce qu'il lit, par ce qu'il entend et par ce qu'il étudie, il l'est par ce qu'il ne lit pas , par ce qu'il ne fréquente pas, ce à quoi il refuse de perdre son temps, ce temps que la culture rend précieux ». Renaud Camus « La granddéculturation » Fayard.2008 p.100.
« Que pourrait-être un enseignement de l'art, on se le demande, en temps de grande déculturation, quand les mots n'ont pas de sens, quand les noms ne disent rien, quand la conscience même qu'il y a du temps, et qu'il y en a eu avant nous, et qu'il y a eu des siècles, n'a pas été éveillé par la moindre transmission, n'est pas sensible en le plus mince héritage ? Que pourrait bien être un enseignement de l'art s'il ne vient se greffer, et pour cause, sur aucune esquisse de culture générale, aucune structure chronologique, aucune structure d'appréciation normative, je n'ose dire aucune hiérardhie ? Ce que peut-être un tel enseignement de l'art, nous ne le savons que trop, au demeurant, et ne connaissons que trop bien l'art qu'il produit – c'est celui qui a bondi des jardins d'enfants de jadis au halls d'écoles des Beaux-Arts, non sans orner au passage les nefs de nos pauvres églises, les parois, les sièges et les vitres du métro, les couloir et les escaliers des universités : j'ai nommé ce délice de pédopsychiatre, cet art officiel du soi-mêmisme en gloire et cette engeance de la vie citoyenne, militante, usagère ou dévote, le dessin d'enfant. Renaud Camus « La granddéculturation » Fayard.2008 p.106.

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