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mercredi 10 juin 2015

Au XVIe siècle, Etienne de La Boétie pose une longue question qui fait la taille d'un petit livre, Discours de la servitude volontaire. Pourquoi les animaux humains se laissent-ils dominer, emmener à la guerre, exploiter, par un petit nombre, alors que le rapport de force physique est en leur faveur?
La question reste ouverte. Si les chercheurs, les philosophes, Spinoza, Montaigne, Freud, Nietzsche, Darwin et quelques autres ont apporté, depuis, quelques solides réponses, leurs lumières ne contribuent pas encore à éclairer tous les carrefours du monde.
Pour trouver des réponses, ils ont fouillé dans la psychologie de l'individu, dans son rapport à la vie, à la mort, à l'art, à la grâce, à la béatitude, à la plénitude de l'être, à la liberté, à la morale et à l'arbitraire. Beaucoup ont tiré profit des éclaircissements offerts par les grands penseurs de la liberté humaine, et les sociétés auxquelles ils s'adressaient ont vu  s'accroître leurs libertés et les domaines où s’exerce la raison. mais c'est l'autre courant de pensée, celui qui apporte une réponse inverse à la question posée par La Boétie, qui est dominant aujourd'hui. Les premiers disent: Si l'homme s’améliore par la connaissance, la société progresse. Les seconds répondent: Si la société progresse, l'homme se bonifie.
La bonne réponse , on le sait n'est pas binaire, elle contient une part de doute pour s'adapter à la réalité. la philosophie "psychologique" sait très bien que les structures de la société est un élément déterminant. la philosophie "sociologique", de son côté est beaucoup plus sectaire. elle nie, sans même parfois en avoir conscience, que l'individu puisse faire quoi que ce soit s'il n'est pas fondu dans une classe. Son sort ne peut évoluer que si la place de cette classe change au sein de la société. Philippe Val Malaise dans l'inculture Grasset p. 166

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